Formations en journalisme d'investigation

L’enquête est le cœur du métier de journaliste. Parce qu’elle est coûteuse, beaucoup de médias français s’en étaient détournés. Mais depuis quelque temps, le genre revient en force jusqu’à faire de l’investigation la ligne éditoriale unique de médias numériques. L'offre de formations Journalisme d'investigation du CFPJ vous aide à mener une investigation, vérifier vos hypothèses et garder la bonne distance.

La place particulière de l'enquête dans le journalisme

Aller au-delà des idées reçues, prendre le contrepied des discours officiels et pousser le questionnement le plus loin tout en mesurant les risques juridiques encourus… l’enquête est la noblesse du métier de journaliste. À la télévision, sur le web, dans la presse quotidienne ou magazine, le journalisme d’investigation a sa place partout parce qu’il est complémentaire de l’information en continu, par définition rapide et focalisée sur l’événement.

Mener une enquête demande du temps et un savoir-faire spécifique. Car le journaliste d’investigation par définition doute, cherche, gratte et parfois dérange. Animé par l’envie d’avoir une longueur d’avance pour sortir un scoop ou tout simplement de faire émerger la vérité, il n’a qu’une obsession : lever le voile et explorer toutes les hypothèses.

Pour conduire ses investigations, il procède avec rigueur. Conscient des risques juridiques et des pressions, il réunit des preuves pour chaque fait, qui attestent et protègent son travail. Il sait également bousculer les barrières mises sur son chemin, montrer de la ténacité sans jamais rien lâcher et bien sûr avoir de la curiosité, une qualité commune à toute la profession. « À tous ces traits de caractère, j’ajouterais la capacité d’être sans cesse en mouvement et aussi l’humanité, le désir de défendre une cause et de se tenir aux côtés des victimes », ajoute François Nenin. Journaliste enquêteur, spécialisé dans le domaine de l'aérien, François a effectué des recherches sur de nombreuses catastrophes aériennes. Il intervient également dans les formations journalisme d’investigation du CFPJ. Cet enquêteur chevronné reconnait que ce journalisme « long » demande du temps, donc des moyens. « L’une des manières de s’y retrouver, pour gérer cette durée nécessaire, est de pratiquer le journalisme d'investigation plurimedia. » Sur une même thématique, le journaliste d’investigation plurimédia travaille sur plusieurs supports : dossiers de fond pour la presse, préparation de documentaire pour la télévision, articles d’actualité pour le web ou la radio, voire même écriture d’un livre sur le sujet… Cette polyvalence est un gage de ressources diversifiées et donc d’indépendance.

Cet apprentissage au journalisme long, le CFPJ l’accompagne à travers des formations animées par des experts de l’investigation. Acquérir la méthodologie de l’enquête, connaître les sujets qui se prêtent à l'investigation, identifier les sources indispensables à son enquête ou encore prendre les précautions juridiques qui s'imposent… autant de techniques que le journaliste enquêteur doit posséder.

Se former au journalisme d’investigation et au datajournalisme

Passionné par l’enquête, François Nenin partage ses compétences avec les stagiaires qui viennent se former au CFPJ. « Nous leur enseignons d’abord la minutie. Mener une investigation, c’est être un horloger qui règle et contrôle chaque détail, patiemment. Qui vérifie son hypothèse de départ, et parfois la met de côté pour y revenir plus tard. Cette notion de gestion de la durée est importante. Il est souvent difficile pour des débutants d’évaluer la faisabilité dans le temps et les moyens nécessaires pour réaliser une enquête. Les participants apprennent aussi à trouver les personnes-ressources, qui en amènent toujours d’autres. Le plus compliqué est sans doute de garder la bonne distance, d’établir le contact sans se faire instrumentaliser. Toutes ces dimensions de l’enquête sont abordées lors des formations. L’enquête est une école de la débrouillardise et le journaliste a tout intérêt à être polyvalent. »

Dans cette voie de la diversité des compétences, le « journalisme long » s’appuie de plus en plus sur le datajournaliste. En une petite décennie, il a investi les rédactions et participe à cette reconfiguration globale du métier, par l’analyse poussée et critique des données disponibles. Nos programmes abordent ces deux volets complémentaires : journalisme d’investigation et datajournalisme.

Plusieurs cursus du CFPJ forment au journalisme d’investigation, en traitant différentes thématiques :

  • Connaître la place de l’enquête parmi les genres journalistiques : quand et pourquoi conduire une enquête ?
  • Envisager une enquête de préférence à un reportage : la pertinence du genre journalistique
  • Comprendre les caractéristiques de l'écriture qui structurent l'enquête journalistique.
  • Nouer des relations dans le cadre d'une enquête au long cours.
  • Prendre du recul sur son travail d'investigation pour lancer de nouvelles pistes, renouer avec des contacts, prendre les précautions juridiques qui s'imposent afin d'aller plus avant dans son enquête.
  • Franchir les obstacles dans la progression de l'enquête
  • Exploiter aux mieux les outils numériques pour nourrir son enquête journalistique
  • Identifier sa source
  • Comprendre l'importance du travail de pré-enquête
  • Repérer les personnes-ressources : réaliser une cartographie des sources
  • Organiser ses informations dans la masse de celles recueillies lors des différents entretiens et des recherches.
  • Comment le datajournalisme enrichit l'investigation
  • Techniques de restitution de l'enquête

En complément de l’investigation, renseignez-vous aussi sur nos formations en datajournalisme