Formations en datajournalisme

C’est une pratique en plein essor dans les salles de rédaction. Dans un univers connecté où les données disponibles n’ont jamais été aussi nombreuses, le datajournaliste sait interroger les données, les contextualiser et réaliser un travail pédagogique pour les rendre accessibles. Le CFPJ propose différentes formations en datajournalisme pour apprendre à traiter et valoriser vos données.

Faire parler les données

Cette spécialité a fait son apparition dans le paysage médiatique il y a une dizaine d’années, sous l’impulsion de grands titres anglophones comme Le Guardian ou le New York Times. Si la pratique journalistique française reste plus littéraire et culturellement moins tournée vers les statistiques que les anglo-saxons, le datajournalisme a désormais pris place dans toutes les rédactions et les écoles de journalisme de l’Hexagone.

Comment définir le datajournalisme ? C’est une technique qui associe le savoir-faire incontournable du journaliste et celui d’un spécialiste du maniement des chiffres. Comme toute démarche journalistique, le point de départ est bien entendu le développement d’un projet éditorial avec la recherche, le recueil et la vérification des informations auprès d’experts ou d’acteurs sur le terrain, mais aussi sur internet et sur les réseaux sociaux. Puis leur tri et leur hiérarchisation en vue de son traitement journalistique. Par rapport à un journaliste « traditionnel », c’est la nature des informations qui change puisqu’elles sont issues de bases de données. Face au nombre de statistiques émises, le datajournaliste réalise un travail d’analyse et de pédagogie pour éclairer le lecteur. Outre la curiosité propre au journalisme, ce spécialiste des chiffres fait preuve d’une grande rigueur dans le maniement des données : par qui sont-elles produites, qui les finance, que mesurent-elles vraiment ? Mener ce travail de fact checking en amont est indispensable pour bien comprendre les enjeux cachés derrière les chiffres. Notre offre de formations au datajournalisme permet d’approfondir tous ces sujets.

Pour Karen Bastien, cofondatrice de l’agence de datajournalisme WeDoData, « on ne doit pas se prosterner devant les chiffres, il faut d’abord chercher à à comprendre la méthodologie de calcul employée. L’enquête commence là. Car le datajournaliste n’est pas un technicien de la donnée, il est avant tout journaliste avec le recul que cela suppose. Dans les formations de datajournalistes que j’anime au CFPJ, j’apprends aux stagiaires à combattre l’apriori que l’on a tous, qui veut que le chiffre représente la vérité. Non, le chiffre est politique et il faut être en questionnement par rapport à chaque donnée utilisée et sa provenance, quitte à la laisser de côté si on ne la juge pas assez fiable ou manipulée

Comme toute information médiatique, la donnée va servir un propos selon l’angle choisi. Le datajournaliste va souvent faire appel à la datavisualisation pour restituer l’information chiffrée d’une manière attractive. Web application, motion design, graphique, photo, print… tous les formats visuels sont possibles. Dans son agence, Karen Bastien s’entoure de développeurs web et de designers pour réussir cette mise en forme. « Par ce travail collectif, nous sortons du côté austère de la statistique pour faire preuve de créativité et raconter une histoire. »

Datajournalisme et datavisualisation

Le CFPJ propose différents formations courtes ou longues dédiées au datajournalisme et datavisualisation. Ils peuvent intéresser des personnes venant d’horizons divers, comme des services marketing et communication, ou ayant des connaissances en informatiques ou scientifiques. Ou encore des salariés d’organisations produisant de nombreuses données et qui ont besoin d’apprendre à les traiter et les rendre communicantes, comme des collectivités, fondations, instituts publics et privés, Think tank, monde de la recherche, ONG, etc.

Certains journalistes souhaitent également se former au traitement des data. Ils souhaitent acquérir cette nouvelle compétence pour enrichir ainsi leur profil ou tout simplement répondre à la demande de leur rédaction, désireuse de renforcer son pôle d’analyse des données. « Les groupes d’apprentissage sont assez restreints, note Karen. C’est une chance car nous apprenons à utiliser beaucoup d’outils. Cette maitrise technique est nécessaire, elle rend le professionnel plus serein sur l’analyse des données et évite de commettre des erreurs. Mais nous ne perdons jamais de vue les fondamentaux du journalisme. »

Quelles sont les thématiques abordées par ces formations en datajournalisme et datavisualisation ?

  • Acquérir la méthodologie pour développer un projet éditorial en datajournalisme
  • Extraire et fact checker les données
  • Identifier et évaluer la crédibilité d'un producteur de contenus
  • Contextualiser et recouper l'information
  • Repérer les fake news
  • Découvrir les sources principales des statistiques
  • S'appuyer sur le crowdsourcing
  • Mener une enquête collaborative en fixant les règles de la collecte collective de données et la création d’un tableur commun
  • Protéger ses sources, sécuriser ses données
  • Comprendre les atouts et limites de l'Open data
  • L'outil du datajournaliste : le tableur
  • Nettoyer les données brutes
  • Ecrire un storyboard avec le graphiste pour la narration visuelle
  • Se familiariser avec des outils simples de datavisualisation de l'information
  • Utiliser des logiciels de datavisualisation au service de l'information
  • Concevoir une infographie interactive : graphique, carte, frise chronologique, etc.

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